Zakat al-fitr ou «mouroum koor» – Les enseignements de l’aumône de la rupture

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Fin du ramadan rime pour les musulmans avec acquittement d’une aumône spécifique appelée en wolof «mouroum koor» ou Zakat al-Fitr en arabe.

Une pratique recommandée par l’Islam mais qui est également régie par une règle. De la nature de l’aumône au bénéficiaire, en passant par celui qui doit le sortir, c’est tout un arsenal de recommandations.

Après 29 ou 30 jours de jeûne, les musulmans célèbrent chaque année la fête de l’Aïd al-Fitr ou Korité. Selon Sidiki Kounta, animateur d’émissions religieuses à la Dtv, voulant que ce jour soit une fête aussi bien pour les pauvres que pour les riches, l’Islam a recommandé de donner la zakat al-fitr, communément appelée aumône de la rupture ou impôt purificateur. Mais, dit-il, «ceux qui affirment que le jeûne est suspendu jusqu’à ce que le jeûneur donne la zakat al-fitr ont tout faux. Ce hadith n’est pas authentique». Toutefois, dit-il, tous les érudits sont unanimes à reconnaître son importance et son caractère obligatoire.

Quand, quoi et à qui donner le « mouroum koor » ?

Selon Sidi Kounta, le musulman doit tout faire pour donner cette aumône au plus tard avant la prière de la Korité qui se déroule le matin. Par précaution, dit-il, il est même permis de s’en acquitter deux ou trois jours à l’avance. Selon l’Imam Oumar Sall, cela permet également aux pauvres de pouvoir vivre la fête. Cependant, précise-t-il, celui qui le donne après la prière de l’Aïd n’a pas donné la zakat al-Fitr, mais il a le mérite de quelqu’un qui a donné de l’aumône.

« Il faut que celui qui le donne soit musulman, qu’il en ait les moyens», précise-t-il. Pour sa nature, on doit le donner en ce que les gens ont l’habitude de manger dans le pays (riz, mil, dattes… ), mais on peut le donner en argent aussi, ajoute notre interlocuteur. « Cependant, précise-t-il, les savants sont divisés sur le sujet. D’aucuns estiment qu’on peut le faire en argent, d’autres non. Mais si l’on se réfère à son objectif qui est de purifier le jeûneur, mais aussi de soutenir le pauvre, le fait de le donner de l’argent est beaucoup plus adapté», enseigne-t-il. Et dans le choix du bénéficiaire, Sidi Kounta enseigne qu’il est recommandé de le donner aux personnes dans le besoin. « Maintenant, si plusieurs personnes sont dans le même besoin, il est recommandé de le donner à ses parents, ensuite à ses voisins proches », explique-t-il.

Qui doit s’en acquitter ?

Selon l’Imam Oumar Sall de la Mosquée de l’Ucad, la zakat al-Fitr est un moyen de purification des erreurs commises durant le mois de ramadan, mais également de soutien aux pauvres. Il doit être payé au nom propre du fidèle mais aussi de chaque personne à sa charge. C’est-à-dire, un chef de famille doit s’acquitter du «mouroum koor» multiplié par le nombre de personnes qu’il nourrit. S’il a par exemple une épouse, deux enfants et une domestique, il doit multiplier la zakat al-Fitr par cinq. «Même celui qui est pauvre et qui le jour de l’Aïd al-Fitr a suffisamment de quoi vivre jusqu’à pouvoir sortir la zakat al-fitr est obligé de le faire. Mais si quelqu’un a les moyens de le faire, il doit le faire par ses propres moyens, même s’il est une personne à charge. Même un bébé qui est né juste avant, on doit s’acquitter de la zakat al-Fitr pour lui », explique-t-il, non sans préciser qu’il n’est pas obligatoire de le donner à l’Imam.

L’argent de plus en plus usité

Si traditionnellement la zakat al-Fitr était donnée soit en riz, mil, dattes ou autres, de plus en plus les musulmans préfèrent donner de l’argent en lieu et place. «Si la plupart donnent du riz aux pauvres, ils ne peuvent pas en faire grand-chose. Maintenant, il s’agit d’évaluer l’équivalent en argent et le donner aux nécessiteux. C’est plus judicieux», explique Imam Oumar Sall. Selon Sidi Kounta, qu’on le fasse en argent ou en nature, on se réfère au Prophète (Psl). «Il l’avait fixé à l’équivalent de quatre fois la quantité que peuvent contenir deux mains en denrées alimentaires, soit l’équivalent de 2,5 kg en argent. Donc, même si on décide de le donner en argent, on doit le calculer selon sa valeur en riz ou en tout cas d’un produit couramment consommé», explique-t-il.

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