Recrudescence de l’émigration clandestine : l’échec de l’Etat en matière de politique de jeunesse indexé

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La fondation Timbuktu-Institute et Konrad Adenauer ont tenu un séminaire hier, mercredi 25 novembre 2020, sous le thème: «Vulnérabilité socioéconomique de jeunes et migration : L’Afrique et l’Europe peuvent-elles co-construire des solutions durables ?»  Occasion pour Bakary Samb de Timbuktu Institute, parlant du regain de l’émigration irrégulière, d’indexer la responsabilité partagée entre les gouvernants européens et africains. Pour lui, la solution se trouve dans une réelle politique d’emploi sur des dispositifs transparents, accordant l’égalité de l’emploi à tout le monde, hors des chantiers politiques.
 
Bakary Samb, le directeur de Timbuktu Institute relève que c’est un paradoxe de voir un pays comme le Sénégal, où il y a la stabilité, la sécurité, un pays où on nous promet l’émergence, les jeunes braver la mer au risque de leurs vies pour aller rejoindre les côtes espagnoles. M. Samb intervenait hier, mercredi 25 novembre 2020, lors du séminaire co-organisé avec la fondation Konrad Adenauer sous le thème : «Vulnérabilité socioéconomique de jeunes et migrations : l’Afrique et l’Europe peuvent-elles co-construire des solutions durables?» Il exhorte ainsi les gouvernants à s’interroger sur les politiques et les dispositifs relatifs à l’emploi. Car, selon lui, une enquête menée dans quatre départements à la veille des dernières élections montre que 70% des jeunes ignorent les dispositifs gouvernementaux en termes d’emploi. Pour Bakary Samb, la jeunesse africaine est créative.

Seulement, il lui manque «une réelle politique d’accompagnement des Etats, des politiques transparentes, accordant l’égalité pour tout le monde, hors des chantiers politiques et des politiques politiciennes. Il faut aussi s’interroger sur les accords internationaux signés et la quantité de milliards que les partenaires internationaux disent avoir injecté dans les économies de nos pays. Où sont passés ces milliards accompagnant les accords que signent nos dirigeants? Mais, il faut que les partenaires européens comprennent que la migration est un droit naturel, un droit qui n’est pas seulement réservé aux européens», ajoutera-t-il. Et de par ses techniques de politique migratoire, souligne-t-il, l’Europe «viole les droits humains tels que le droit de se déplacer. La responsabilité est partagée ; donc les solutions doivent être co-construites».

A son avis, il faut penser à la «décentralisation dans la gestion des flux migratoires ou mettre en place une coopération non gouvernementale». Parce que, pour lui, dans «l’aide bilatérale accordée aux Etats africains, il y a une forme de nébuleuse, de manque de transparence et de mal gouvernance qui fait que les jeunes n’arrivent pas à voir cette aide. Il ne faut pas céder aux discours des populistes en Europe qui font de la question migratoire une question électoraliste à l’approche des élections. Les populistes qui pensent qu’il faut s’acharner sur des minorités religieuses ou ethniques pour s’assurer une réélection». Ce séminaire est tenu pour dépoussiérer la question de l’émigration, avec une réflexion inclusive participative, en écoutant les jeunes, mais aussi en revenant sur les responsabilités des familles et des politiques de la jeunesse. Prenant part à la rencontre, Boubacar Seye, le président d’Horizon sans frontière, a fustigé les propos du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diom, disant, lors de la conférence de presse du gouvernement d’avant-hier mardi : «l’objectif du gouvernement, ce n’est pas de dénombrer des morts».

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